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  • Daniel Craig 007, l'heure du bilan

     

    C'était un jour un peu couvert comme tant d'autres au mois d'octobre 2005, à Londres. Un homme entouré par des marines longe la Tamise à bord d'un jet boat. Cet homme venu annoncer qu'il allait incarner James Bond, c'est Craig. Daniel Craig. Et voilà qu'on parle de lui, encore, seize ans quasiment jour pour jour après l'avoir découvert. Aujourd'hui, il essaye de mettre tout le monde d'accord. C'est son grand final.

    À l'époque, rien ne va pour les fans. Ce jour-là, il fait carrément la tête et répond un peu mal. Quand on lui demande quel est son type de James Bond girl, il passe à la question suivante. Il n'est déjà pas ce genre de Bond-là. Peut-être était-ce ce gilet de sauvetage qu'il est contraint de porter sur son bateau. Il y a cette légère ressemblance avec un hypothétique jeune Vladimir Poutine. Et le pire, vraiment le pire, c'est qu'il est blond. Une campagne ultraviolente de haine a commencé dès qu'on a vu sa chevelure. «James Blond» est devenu son surnom. On était juste avant l'ère Twitter, mais le déluge d'insultes était bien présent.

    Daniel Craig 007, l'heure du bilan

    Pourtant, si l'on se fie à tradition de la franchise, la décision de EON Productions tient complètement la route: pour un nouveau Bond, l'idéal c'est de prendre un acteur avec une petite carrière, à la rigueur une série télé connue. Mais, en tout cas, pas une superstar qui fasse oublier la franchise.

    Quand Casino Royale sort en 2006, Daniel Craig fait taire ses détracteurs et offre une vision inédite du personnage de 007. L'ère Craig commence par un retour en force en s'inspirant de ce qui a fait la réussite de celui qui a ringardisé la période Brosnan, à savoir Jason Bourne.

    Dès l'intro, dans une violence en noir et blanc inédite, Bond apparaît complètement bestial. Adaptant le meilleur livre de Ian Fleming, monté de manière plus cut, puisant dans le parkour, 007 devient la véritable machine à tuer qu'il était dans les romans. Réalisé par Martin Campbell, déjà responsable de l'emblématique GoldenEyele film offre une occasion en or à son comédien, celle de débuter. Craig se regarde dans le miroir, redresse son costume, il hésite et se scrute, comme s'il se voyait pour la première fois. Il a tout du nouvel arrivant qui apprend quelle est sa place dans ce monde en tant qu'espion.

    C'est assez flagrant quand on le voit à l'écran. Craig offre une sorte de fatalité presque morbide à sa version de Bond, avec tout juste un sourire au coin des lèvres. On se demande presque, avec le recul, si toute la réussite de Daniel Craig dans ce rôle repose justement sur sa non-envie de l'incarner. Michael B. Wilson et Barbara Broccoli se sont mis en quatre pour le convaincre alors qu'il traînait des pieds.

    Ses multiples déclarations contradictoires après les différents épisodes laissent à penser qu'il est un peu comme ça dans la vie. Entre le grincheux et l'acteur rogue. À la sortie de Spectre (2015), il disait avoir autant envie de replonger dans le rôle de 007 que de s'ouvrir les veines. Quelles qu'en soient les raisons (généralement causées par la fatigue ou les blessures accumulées sur le tournage), il se donne toujours à fond, lui qui, jusque-là, se promenait de film en film à l'abri des coups dans des seconds rôles de films parfois artsy. Le carton mondial de Casino Royale «a relancé la franchise pour cinquante ans», dira le toujours beau joueur Roger Moore.


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